Le Président du Conseil togolais, Faure Essozimna Gnassingbé, a ouvert aujourd’hui la première conférence de l’Union africaine sur la dette publique, un événement marquant qui se déroule sous le thème : « L’agenda africain de gestion de la dette publique : restaurer et préserver la viabilité de la dette ».
Cette initiative conjointe de l’Union africaine et du Togo a réuni à Lomé de nombreuses personnalités africaines de premier plan, dont le Président ghanéen John Dramani Mahama et le Président zambien Hakainde Hichilema, qui ont participé par visioconférence.
Cette conférence revêt une importance stratégique, alors que l’Afrique doit faire face à des défis croissants liés à l’endettement. Le Président Mahama a salué cette initiative, exprimant sa reconnaissance envers le Togo et soulignant la nécessité de mécanismes innovants pour gérer les défis de la dette publique.
S’exprimant lors de l’ouverture, le Président Gnassingbé a plaidé pour une refondation des règles de financement international afin de garantir une Afrique souveraine et solidaire. Il a alerté sur le risque de surendettement, qu’il a décrit comme une « crise silencieuse mais structurelle », et a appelé à une redéfinition de la doctrine africaine concernant la dette.
« L’Afrique a besoin d’une nouvelle doctrine sur la dette. Nous ne pouvons plus accepter que nos États soient évalués uniquement à travers la taille de leur déficit, sans prendre en compte nos efforts pour préparer l’avenir », a déclaré le Président Gnassingbé. Il a insisté sur l’importance d’une solidarité africaine pour améliorer la gestion de la dette, appelant à une « ambition africaine collective » qui priorise la souveraineté et la stabilité régionale.
Le Président zambien, Hakainde Hichilema, a également souligné l’importance de donner une voix à l’Afrique sur les enjeux cruciaux, en s’appuyant sur des réformes adaptées qui répondent spécifiquement à ses besoins.
Le directeur par intérim du développement économique, de l’intégration et du commerce de l’Union africaine, Dr Patrick Ndzana Olomo, a également salué l’engagement du Président togolais en faveur du développement économique de l’Afrique.
Les travaux de la conférence vont se poursuivre par des sessions dédiées à diverses thématiques, offrant aux représentants des pays africains une plateforme pour partager leurs expériences nationales. L’objectif est d’adopter une position africaine commune qui sera formalisée dans la future Déclaration de Lomé.
Cette première conférence est donc un tournant crucial pour l’Afrique, visant à établir une dynamique de coopération et d’engagement continus dans la lutte contre l’endettement et à plaider pour une réforme du système financier mondial. En unissant leurs voix, les nations africaines espèrent non seulement renforcer leur position sur la scène internationale, mais aussi garantir une gestion plus éclairée et durable de leur endettement à l’avenir.