La région des Savanes, longtemps confrontée à des défis économiques et sociaux, connaît une transformation remarquable grâce à des initiatives ciblées. Parmi celles-ci, le projet Savanes Motaog, lancé en 2020, se distingue comme un modèle de développement inclusif et durable.
Des résultats éloquents
Après quatre années d’actions, les résultats obtenus par le projet sont significatifs. Avec un budget de 1,76 milliard de francs CFA, financé à 90 % par l’Union européenne et à 10 % par Plan International Suède, Savanes Motaog a visé à renforcer l’autonomie économique et sociale des jeunes et des femmes dans la région.
Autonomie économique
Le projet a permis la formation de 7 232 jeunes, dont 5 732 femmes, aux compétences entrepreneuriales, à l’employabilité et à la gestion d’activités génératrices de revenus (AGR). Cette dynamique ne s’est pas limitée à l’individu, mais a également touché les communautés locales. Initialement prévu pour créer 350 groupes d’épargne, le programme en a finalement mis en place 1 018, mobilisant une épargne collective de 1,4 milliard de francs CFA. Cette solidarité financière a renforcé l’autonomie économique des bénéficiaires, permettant à 90 % des femmes impliquées d’améliorer leur situation économique.
Impact social et inclusif
Le projet a également favorisé l’inclusion sociale et la participation citoyenne, touchant directement 50 902 personnes, dont 37 858 femmes et 273 personnes en situation de handicap. Un des résultats les plus significatifs a été l’implication croissante des femmes dans les décisions communautaires, notamment dans la gestion foncière. Elles revendiquent désormais une place légitime dans les discussions sur la répartition des terres.
En parallèle, le ministère de l’Action sociale, de la Solidarité et de la Promotion de la femme a révélé qu’en 2024, 237 456 personnes ont été directement impactées par les initiatives gouvernementales et celles des partenaires, dont 58,62 % sont des femmes et des filles.
Un autre leviers de transformation
Dans la même logique, le Projet d’appui à l’inclusion financière des femmes vulnérables (PAIFFV), lancé en 2016 avec le soutien de la Banque africaine de développement (BAD), a enregistré des performances impressionnantes. À fin 2022, ce programme avait bénéficié à plus de 13 500 femmes dans les régions maritime, Kara et Savanes, leur accordant plus de 15 000 crédits sur un objectif initial de 10 000 femmes.
Ce programme a particulièrement ciblé les femmes handicapées, les filles-mères à faibles revenus, ainsi que les victimes de traite et d’exploitation sexuelle. En tout, environ 600 millions de francs CFA ont été distribués sous forme de crédits, favorisant la création de plus de 8 000 micro et très petites entreprises avec des taux de rentabilité moyens de 26,5 %.