Togo : CDK GROUP annonce un grand spectacle humoristique au profit des nouveau-nés

9e congrès panafricain à Lomé : Prof Kako Nubukpo expose les raisons de la nécessité de créer une monnaie africaine

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Lors du 9e congrès panafricain qui se tient à Lomé, le professeur Kako Nubukpo, économiste de renom, a livré ce mercredi 10 décembre 2025, une intervention passionnée sur la nécessité d’instaurer une monnaie commune africaine. Dans la rubrique « Parole aux panafricains », il a mis en lumière les enjeux cruciaux de l’intégration économique du continent et a défendu avec force l’idée d’une souveraineté monétaire africaine, essentielle pour transformer durablement l’Afrique.

Au cours de son plaidoyer, le professeur Nubukpo a présenté sept points essentiels qui justifient la création d’une monnaie unique africaine. Tout d’abord, il a souligné que la monnaie africaine permettrait de dynamiser les échanges intra-africains, aujourd’hui stagnants autour de 15 % contre 60 % en Europe. Selon lui, « l’instauration d’une monnaie unique pourrait libérer le potentiel commercial du continent, transformant ainsi les discours sur l’intégration économique en actions concrètes ».

Ensuite, face à la rivalité commerciale mondiale entre grandes puissances comme les États-Unis et la Chine, il a insisté sur la nécessité d’une monnaie compétitive capable de renforcer la position des nations africaines sur le marché mondial.

« Une monnaie unique permettrait de soutenir la compétitivité des nations africaines et de renforcer leur influence économique », a-t-il martelé.

Le troisième argument avancé porte sur le soutien financier aux entreprises africaines. Le financement du secteur privé reste insuffisant en Afrique, avec un ratio crédit/PIB d’environ 35 %, bien loin des 100 % dans la zone euro et 300 % aux États-Unis. Le professeur a insisté pour qu’une monnaie africaine facilite le financement des PME et des champions locaux, véritables moteurs de la croissance économique du continent.

Sur le quatrième point, Kako Nubukpo a mis en exergue le défi colossal de l’emploi des jeunes, anticipant l’arrivée de 600 millions de jeunes sur le marché du travail dans les 40 prochaines années. Il a proposé la création d’une banque centrale africaine chargée d’assurer la stabilité des prix, tout en stimulant la croissance et la création d’emplois, indispensables à la stabilité politique et sociale.

Le cinquième point soulève la faiblesse des ressources financières des États africains dans leurs missions régaliennes, notamment en matière de sécurité. Il a plaidé pour une banque centrale capable de financer directement les projets essentiels des États, évitant ainsi le recours systématique à l’endettement extérieur pour des besoins vitaux tels que la construction d’hôpitaux ou la sécurisation des régions.

Le sixième argument concerne la souveraineté alimentaire. Avec 500 millions d’hectares de terres arables, l’Afrique a un potentiel agricole énorme. Une monnaie forte et stable permettrait de financer l’agriculture et de valoriser ces terres, garantissant ainsi l’indépendance alimentaire du continent, enjeu fondamental de sécurité et d’autonomie.

Enfin, il a évoqué le renforcement des liens avec la diaspora africaine, qui représente une importante ressource financière et intellectuelle. La création d’une monnaie commune faciliterait grandement les investissements des diasporas et renforcerait les liens économiques entre l’Afrique et ses fils et filles dispersés à travers le monde.

L’économiste Kako Nubukpo a conclu son intervention en lançant un appel audacieux à sortir de la servitude monétaire constituée par le franc CFA, en transformant la monnaie africaine en un véritable instrument politique, économique, social et culturel.

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