À quelques semaines des élections présidentielles en Côte d’Ivoire, l’ancien président Laurent Gbagbo intensifie ses démarches pour construire une stratégie commune avec d’autres candidats exclus. Cette mobilisation intervient peu après que le Conseil constitutionnel ait radié plusieurs figures de l’opposition de la course à la présidentielle.
Parmi les personnalités concernées figurent Laurent Gbagbo lui-même, Tidjane Thiam, Guillaume Soro et Charles Blé Goudé. Tous sont empêchés de concourir pour diverses raisons, notamment des condamnations pénales passées ou l’absence de parrainages et de qualifications électorales requises.
Gbagbo a entamé des rencontres successives avec ces leaders exclus, notamment avec Pascal Affi N’Guessan, figure historique du Front populaire ivoirien (FPI). Le 10 septembre, une photo largement partagée sur les réseaux sociaux l’a montré en train d’embrasser Affi N’Guessan, une image symbolique dans un contexte où les divisions politiques étaient jusque-là fortes.
Ces discussions visent à définir une coalition de l’opposition, capable non seulement de faire valoir les droits électoraux des exclus, mais aussi de proposer une alternative crédible à Alassane Ouattara, candidat sortant. Les leaders exclus réclament notamment : la révision de la liste électorale ; une loi d’amnistie pour effacer les condamnations qui les empêchent d’être éligibles ; et des garanties quant à la transparence du scrutin.
Cependant, la Commission Électorale Indépendante (CEI) a jugé que le délai était trop court pour permettre une réintégration des candidats radiés. De plus, certains obstacles juridiques, comme les peines devenues effectives, compliquent une éventuelle participation.
L’enjeu pour Gbagbo et ses alliés est double : d’une part, préserver leur légitimité et celle de leurs partis parmi l’électorat, et d’autre part, poser un cadre politique qui puisse rivaliser avec le RHDP, le parti au pouvoir. Pour beaucoup, la présidentielle à venir n’est pas seulement un défi électoral, mais un test majeur pour la démocratie ivoirienne.
Certains observateurs estiment qu’une alliance entre les exclus pourrait permettre d’augmenter la pression sur les autorités pour des réformes électorales plus profondes. D’autres, en revanche, doutent de l’efficacité d’une coalition, vu les divergences politiques anciennes et les risques de scission.
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