Au Togo, plusieurs femmes, notamment les plus vulnérables, n’ont pas de pièces d’identité à savoir l’acte de naissance, le certificat de nationalité et la carte nationale d’identité.
D’après un sondage, la remarque est que beaucoup d’entre elles ne disposent pas des trois documents. Certaines ont l’acte de naissance, mais n’ont pas le certificat de nationalité ni la carte nationale d’identité. Dans d’autres cas, certaines ont l’acte de naissance, mais pas la bonne souche pour faire la nationalité. D’autres ont l’acte de naissance, mais n’ont personne qui dispose d’une nationalité.
Les recoupements ont révélé que les problèmes sont énormes, comme l’indique Mme Michelle AGUEY, secrétaire générale du Groupe de Réflexion et d’Action Femmes, Démocratie et Développement (GF2D).
« Certaines (Femmes)à la naissance n’ont pas été enregistrées et n’ont donc pas de certificat de naissance, certaines ont des certificats de naissance qui sont faits de manière frauduleuse, ce qui ne leur a pas permis de continuer la procédure, d’autres n’ont pas de parents qui ont de certificat de nationalité, donc faire la procédure, aller chercher le certificat d’origine pour pouvoir aboutir au certificat de nationalité est un parcours de combattant qui peut décourager certaines ».
Sur le terrain, il est constaté que les hommes constituent aussi des freins à leurs femmes dans l’obtention de ces documents précieux. C’est le cas de certaines femmes portefaix du grand marché de Lomé que nous révèle Mme Essivi Mimi BOSSOU-SOEDJEDE, directrice exécutive de l’Association Précieux Trésor de Vie (APTV).
« Akossiwa à qui on doit faire la carte d’identité, mais juste pour un problème de « S », c’est-à-dire Akossiwa avec un seul « S » ou deux « S ». Nous avons la nationalité avec deux « S », le plus simple pour nous afin de continuer la procédure, c’est juste de corriger la nationalité pour avoir un seul « S » et le problème est débloqué, le monsieur dit : si vous ne pouvez pas mettre deux « S », vous ne continuez pas, et puis avec une insolence pas possible, et nous avons suspendu la procédure, alors qu’il suffit juste d’accepter que ça soit un seul « S » et la femme aurait eu sa carte nationale d’identité ».
Elle poursuit avec un autre cas où « le mari a saisi l’acte de naissance, on ne sait pas pourquoi, on a voulu l’aider, mais finalement elle est partie au Bénin ».
Il faut souligner que ces documents sont très importants pour tout citoyen et toute citoyenne d’une nation, d’où la nécessité de les avoir pour être reconnu en tant qu’individu appartenant à une nation et jouir de certains droits, comme aller à l’école, participer à la chose publique pour le développement du pays en se faisant inscrire sur les listes électorales, circuler librement, etc.
Lintegral