Au Togo, les élections législatives et régionales ont eu lieu le 29 avril 2024.
Parmi les organisations ayant reçu des accréditations en vue du déploiement des observateurs, on retrouve en bonne position l’ONG MJPP (Mouvement des jeunes promoteurs de la paix).
24 heures après la tenue de ce double scrutin, l’organisation fait part de ses observations à la presse.Il faut préciser que dans le cadre de ces élections, le président du conseil d’administration du MJPP, Johaness Makouvia a été désigné chef de la mission d’observation.
L’expert électoral a supervisé les travaux de deux cents (200) observateurs déployés sur toute l’étendue du territoire dans près de 400 centres.Présentant le rapport préliminaire Johaness Makouvia a souligné que le document présenté « relate les conclusions jusqu’à la fin du dépouillement des voix dans les bureaux de vote… mais ne couvre pas la phase de compilation et de transmission des résultats ».
Sur l’ouverture des bureaux de vote, la mission dit avoir noté : le retard dans certains bureaux de vote causé par l’ouverture tardive de la classe, l’absence d’urnes dans certains bureaux de vote, l’absence des couvercles de certaines urnes, l’absence des vignettes sur certains bulletins de vote, le manque de fiche de dépouillement des élections régionales, le manque de fiche de dérogation de certains délégués, l’absence de scellés de certaines urnes, ainsi que l’état de certains bulletins qui se sont avérés mouillés à Naki-Est, ce qui à entraîner le retard d’ouverture des bureaux de vote dans la zone.
La mission souligne cependant « avec satisfaction… que la grande majorité des bureaux de vote ont ouvert à l’heure prévue… Les membres du personnel électoral ont démontré leur engagement en respectant les procédures d’ouverture du scrutin avec rigueur et diligence ».
Les observateurs du MJPP rapportent aussi l’absence d’isoloirs dans certains bureaux de vote tandis que d’autres ont été équipés, permettant ainsi aux électeurs de voter en toute confidentialité, conformément à la loi électorale en vigueur.
Pour la participation électorale, indicateur clé de la santé démocratique d’un pays, la mission relève que « le taux de participation a été relativement faible, ne démontrant pas ainsi l’engagement citoyen des Togolais dans ce processus électoral ».
En conclusion, la mission d’observation électorale a noté avec satisfaction le bon déroulement général du scrutin, malgré quelques défis logistiques notamment dans la protection du matériel important pour le scrutin dans certaines zones, les défis organisationnels et défis de participation.
RecommandationsEnfin, les recommandations ci-dessous ont été formulées par la mission. Au Gouvernement : prendre les mesures nécessaires pour une plus grande participation de la société civile dans l’ensemble du processus électoral, notamment en encourageant leur implication et en facilitant leur accès aux centres de vote ; veiller à l’interdiction d’activités et de circulation le jour du vote, afin de permettre un fort taux de participation de la population ; la prévision de restrictions d’activités et de circulation le jour du vote pour permettre un fort taux de participation.
À la CENI : poursuivre les interactions avec les candidats et les partis politiques pour renforcer la confiance dans le processus électoral, par ricochet le tissu social ; renforcer les capacités du personnel électoral en matière de formation et d’organisation du scrutin avec plus de professionnalisme ; veiller à ce que les matériels des élections soient privilégiés et transmis à temps ; assurer la cohésion nationale en mettant en place des personnes habiletés à agir et à exercer les obligations dans l’éthique et les techniques de l’art ; remodeler les dispositions relatives aux règles relatives au déroulement de la mission d’observation en l’occurrence le point 7 de la Règle N°2 du Guide et code de conduite de l’observateur qui stipule que « ne pas faire usage d’appareil photographique, de téléphone, de caméra ou d’enregistreur audio dans les centres de recensement et de vote (CRV) ou dans le bureau de vote » empêchant le bon fonctionnement de la mission d’observation.
Aux candidats / acteurs politiques : recourir aux voies légales en cas de contestation, afin de résoudre les différends de manière pacifique et respectueuse des lois ; privilégier le dialogue politique en toutes circonstances pour préserver la paix sociale et éviter les tensions post-électorales ; assurer une meilleure formation et représentation de leurs délégués et militants dans les bureaux de vote, afin de garantir un déroulement transparent et équitable du scrutin, absence des délégués censés représenter les candidats ainsi que la sauvegarde de leurs intérêts dans les bureaux de vote.
À la Société Civile : mutualiser les ressources en vue d’une observation optimale des processus électoraux, en renforçant la coordination et la collaboration entre les différentes organisations de la société civile engagées dans l’observation des élections ; poursuivre l’éducation civique et la sensibilisation citoyenne pour renforcer la participation inclusive de tous les citoyens, notamment les femmes et les groupes marginalisés, dans le processus électoral.