Le football féminin au Togo connaît une croissance soutenue ces dernières années, mais reste confronté à plusieurs défis majeurs qui freinent son développement.
Le football féminin a atteint son summum en 2022 avec une première qualification historique du Togo à la CAN 2022. Au Maroc, la sélection togolaise conduite par Tomety Kaï n’a pas du tout été ridicule malgré une élimination au premier tour. Cette participation a permis dans la foulée à plusieurs joueuses de s’exporter hors des frontières togolaises. Entre autres, on pense à Assigno Éya Akoko et Gake Reine (TP MAZEMBE), Konou Yawa actuellement à AUSFAZ (D1 MAROC), Dogli Afi Rifela et Sama Koudjoukalo actuellement à BOURGES FOOT 18 …
Mais, depuis un certain temps le football féminin togolais peine véritablement à décoller malgré ce début très prometteur. Pour preuve, la saison 2023-24 de la D1 féminine qui devait démarrer depuis fort longtemps a connu trois reports. En plus, Amis du Monde qui est censé représenter le Togo sur la scène continentale est contraint de déclarer forfait pour plusieurs raisons. Quels sont donc les problèmes qui freinent le développement du football féminin togolais ?
La visibilité médiatique
Un des premiers obstacles est la visibilité médiatique. Malgré des performances en hausse, les matchs et compétitions féminines bénéficient d’une couverture médiatique bien moindre que leurs homologues masculins, limitant ainsi leur exposition et réduisant les opportunités de sponsorship.
Le financement
Un autre défi significatif réside dans la disparité des financements. Les clubs féminins reçoivent souvent moins de soutien financier que les équipes masculines, ce qui se traduit par des difficultés dans la gestion quotidienne, la rémunération des joueuses. Ce qui impacte négativement la qualité de la formation et la préparation des joueuses.
La disponibilité des joueuses
Le manque de financement contraint la plupart des joueuses à combiner d’autres activités au sport. En plus, plusieurs clubs comptent dans leur rang des élèves qui, souvent ne sont indisponibles en grande partie que lors de la saison. Ce qui a obligé plusieurs clubs à se déclarer inaptes pour le démarrage du championnat en pleine année académique cette saison.
Ces défis combinés au manque d’infrastructures, posent la question de l’avenir du football féminin au Togo. En termes de reconnaissance, même si la situation s’améliore, le football féminin doit encore lutter contre des stéréotypes désuets et conquérir sa place légitime dans le paysage sportif togolais. Les efforts doivent être intensifiés pour accroître la reconnaissance des réalisations des femmes dans ce sport et encourager une plus grande égalité de traitement avec les hommes. La fusion entre les clubs féminins et masculins peut également s’avérer efficace. C’est l’exemple de Bella FC, qui depuis son passage sous pavillon de l’ASKO, bénéficie d’énormes moyens.
Des opportunités à l’horizon
Heureusement, l’avenir du football féminin au Togo est prometteur grâce à une nouvelle génération de joueuses talentueuses et des initiatives visant à promouvoir le sport auprès des jeunes filles. La première qualification du Togo à la CAN Féminine et le transfert de plusieurs joueuses en France, au Maroc ou encore en RD Congo ont également suscité un intérêt accru. Ce qui pourrait catalyser des changements positifs. Avec un soutien plus accru et une prise de conscience croissante, le football féminin togolais peut non seulement s’épanouir mais également offrir une plateforme spectaculaire de sport et d’égalité.
Justin SOSSOU