Au Togo, l’ONG CAFE (Cercle d’Aide-Femme-Enfant) poursuit ses actions afin d’inciter les femmes et les jeunes filles à s’intéresser à la chose publique et politique.
Dans le cadre de son projet : « Consolidation, renforcement du militantisme et de l’efficacité des femmes dans la gouvernance locale », l’organisation a honoré vendredi dernier les femmes maires issues de l’élection locale de 2019 pour leur engagement dans la gouvernance locale et leur leadership.
C’était lors d’une cérémonie honorifique, de partage d’expériences et de dialogue intergénérationnel qui s’est tenue à Lomé. Au total, douze (12) femmes maires ont été honorées par l’ONG CAFE. Il s’agit notamment de : Gbozo Afiwa Enyonam, maire de la commune Agoe-Nyive 5 ; Agbaglo Adjo, maire de la commune Zio 2 ; Adjra Yawavi, maire de la commune Yoto 2 ; Kouigan Yawa, maire de la commune Ogou 1 ; Kodjo-Bakpe Massan Dzifa, maire de la commune Est-Mono3 ; Yassim Abla, maire de la commune Doufelgou 3 ; Kabiya Kossiwa, maire de la commune Kozah 2 ; Ladani Yentroulengue, maire de la commune Oti 2 ; Tittora Nare Tanma, maire de la commune Dankpen 2 ; Koubonou Touni, maire de la commune Doufelgou 2 ; Kpelafiya N’na, maire de la commune Assoli 2 ; Agbada Padamilim, maire de la commune Sotouboua 2.
Considérées comme les pionnières depuis l’avènement de la décentralisation en 2019, l’ONG CAFE, à travers cette distinction, veut inciter les femmes et les jeunes filles à s’intéresser à la chose publique tout en adhérant à des partis politiques. Ainsi, avant de rendre hommage à ces braves femmes, l’organisation a mené une étude qui révèle que sur les 117 communes du Togo, seules 12 sont dirigées par des femmes, ce qui équivaut à un taux de 10%.
Selon la directrice exécutive de l’ONG CAFE, Mme DOSSEH Sonia Mokpokpo, ce résultat n’est pas bon pour une population qui est en majorité composée de femmes.
« Aujourd’hui, nous sommes à plus de 51 % de femmes au Togo. Des études que nous avons réalisées révèlent également que les femmes, dans les différentes sphères de prise de décision, permettent une inclusion totale des besoins des hommes. Cependant, nous devons les sensibiliser, les encourager à s’intégrer dans les partis politiques, car ce sont les partis politiques qui mènent les politiques et décident de qui doit aller où et comment. C’est également le moment de remercier le gouvernement pour tout ce qu’il fait, car aujourd’hui, nous avons des textes qui favorisent cette représentativité des femmes », a expliqué la directrice exécutive de ONG CAFE.
C’était l’occasion pour les femmes maires de partager leurs expériences avec les femmes et les jeunes filles présentes lors de la cérémonie. Tour à tour, chacune d’elles a évoqué son parcours, ses réalisations et ses ambitions en tant qu’élue locale. Ce fut également un riche dialogue intergénérationnel.
« J’ai partagé mon expérience avec mes jeunes filles, je leur ai parlé de mon parcours professionnel, de ma vie associative, des postes que j’ai occupés avant de devenir maire aujourd’hui. Je leur ai également souligné que je suis une femme de terrain, j’ai enseigné pendant 30 ans, j’ai même travaillé hors du pays… Je pense que tout ce que nous avons partagé avec nos jeunes filles et les femmes aujourd’hui les amènera à se battre pour qu’elles aussi puissent occuper des postes décisionnels dans les années à venir », a déclaré Mme KPELAFIYA N’na, maire de la commune d’Assoli 2.
Il faut souligner qu’en marge de cette cérémonie honorifique, de partage d’expériences et de dialogue intergénérationnel, l’ONG CAFE a organisé ce même jour un atelier de formation à l’attention de ces femmes maires sur le management de leur commune et les techniques de mobilisation des ressources.
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Juliette G.