Une conférence nationale sur les crimes coloniaux a eu lieu vendredi 3 octobre 2025 à Lomé. C’est une première du genre dans le cadre de la journée internationale de la souveraineté africaine, instituée par des organisations panafricanistes d’Afrique et de la Diaspora, commémorée chaque 21 septembre.
La conférence, organisée par le groupe de presse Le Défenseur Info en collaboration avec le collectif des jeunes panafricanistes du Togo, avait pour thème « Les crimes coloniaux : mémoire et réparation ». Elle vise à rendre justice aux mémoires collectives en brisant le silence, en restituant l’histoire telle qu’elle fut, et en appelant à la réparation.


La rencontre, axée sur deux communications, a réuni des professeurs d’université, des étudiants, des représentants d’ONG et des associations. Avec cette initiative, le Togo, à travers le collectif des jeunes panafricanistes, réaffirme sa place au cœur du combat panafricain pour la justice, la dignité et la souveraineté retrouvée.
« L’histoire des crimes coloniaux, ces blessures profondes infligées à nos peuples par des siècles d’exploitation, de pillage, d’humiliation et de domination, il est temps d’appeler les choses par leur nom. Le colonialisme n’a pas seulement arraché nos ressources, il a tenté de briser nos âmes. Il n’a pas seulement tracé nos frontières arbitraires, il a semé la division et l’aliénation. Il n’a pas seulement capturé nos corps, il a voulu effacer nos mémoires. Mais aujourd’hui, debout, nous proclamons que la mémoire ne mourra jamais et que l’Afrique n’oubliera pas », a martelé à l’ouverture de la conférence le journaliste Julien SEGBEDJI, directeur de publication du journal en ligne Le Défenseur Info et Coordonnateur national du collectif des jeunes panafricanistes au Togo.

Au cours de sa communication, Dr. Maman Houlourou, enseignant vacataire du département d’histoire à l’Université de Lomé, a touché du doigt les impacts négatifs du colonialisme sur les peuples africains. Il a fait savoir que le colonialisme a exproprié les sols et les terres, et a imposé des monocultures telles que le coton et le cacao, qui étaient pour les colonisateurs, mais non pour les populations africaines.
« Le colonialisme a extrait nos ressources et nous a imposé des mœurs qui ne sont pas les nôtres », a-t-il indiqué.
Le paneliste a également parlé de la politique de réparation. Pour lui, il est impératif que l’Occident reconnaisse les crimes commis pendant la colonisation et l’esclavage.
« La réparation est à la fois morale et psychologique, c’est-à-dire reconnaître officiellement que l’acte posé est un crime contre l’humanité, un génocide, et passer maintenant aux compensations financières et aux rétrocessions des objets spoliés, volés, pris de force pour être exposés en Occident », a expliqué Dr. Maman Houlourou.
Cette rencontre, à travers des panels et des échanges entre participants et panélistes, a permis de poser les bases de cette histoire douloureuse. Elle est assortie de recommandations qui seront remises aux autorités compétentes du pays pour la suite du combat panafricain.
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