Burkina Faso : la Coordinatrice résidente de l’ONU indésirée

Accusée d’avoir coprésidé un rapport jugé « mensonger » sur les violations des droits des enfants dans le pays, le gouvernement burkinabè a déclaré Carol Flore-Smereczniak, coordinatrice résidente du Système des Nations Unies au Burkina Faso, persona non grata.

Le rapport en question, intitulé Les enfants et le conflit armé au Burkina Faso, couvre la période de juillet 2022 à juin 2024. Il documente 2 483 violations graves touchant 2 255 enfants, incluant des cas de recrutement d’enfants soldats, d’abus sexuels et d’attaques contre des écoles et des hôpitaux.

Les autorités burkinabè reprochent à Mme Flore-Smereczniak d’avoir coprésidé l’élaboration de ce rapport sans consultation ni implication des instances nationales. Elles dénoncent des données « sans sources objectives, sans preuves ni justificatifs », assimilant indistinctement les forces de défense nationales et les groupes terroristes.

Dans un communiqué, le gouvernement a exprimé son indignation face à ce qu’il considère comme une tentative de légitimation de la violence terroriste et une atteinte à l’image du Burkina Faso. Il a également souligné que Mme Flore-Smereczniak « n’est plus une interlocutrice crédible » dans le cadre de la coopération avec les Nations Unies.

En réponse, le porte-parole de l’ONU, Stéphane Dujarric, a exprimé le regret de l’organisation face à cette décision, rappelant que les membres du personnel des Nations Unies bénéficient de privilèges et d’immunités leur permettant de remplir leurs fonctions dans les pays hôtes. Il a réaffirmé l’engagement de l’ONU à soutenir le Burkina Faso et sa population.

Cette expulsion intervient dans un contexte de tensions croissantes entre le Burkina Faso et les institutions internationales. Depuis le coup d’État de septembre 2022, le pays est dirigé par une junte militaire qui a déjà expulsé en décembre 2022 la précédente coordinatrice résidente de l’ONU, Barbara Manzi.

La situation sécuritaire reste préoccupante, avec une recrudescence des attaques de groupes armés jihadistes affiliés à Al-Qaïda et à l’État islamique. Les forces de défense nationales et leurs supplétifs civils sont régulièrement accusés d’exactions contre les civils, exacerbant les tensions avec les partenaires internationaux.

Lire aussi : Burkina Faso : Les homosexuels désormais punis

Recevez quotidiennement nos articles via WhatsApp

ASUMU FURA Alicia (Stagiaire)

Laisser un commentaire