Érosion côtière : Le collectif des personnes victimes interpelle à la société LCT et ses partenaires financiers

Au Togo, l’effet de l’érosion côtière sur les communautés situées à l’est du port de Lomé a causé d’énormes dégâts, notamment la perte de vies humaines, la disparition des maisons et le chômage parmi les pêcheurs.

Face à cette aggravation, les riverains se sont organisés en collectif des personnes victimes de l’érosion côtière pour parler d’une seule voix.

Lors d’une conférence de presse samedi, le collectif a fait savoir que ce sont les travaux de construction de la société privée LCT (Lomé Container Terminal) qui ont accentué l’érosion.

« De 2011 à 2013, la montée de la mer a détruit nos maisons, nos champs et aujourd’hui plusieurs personnes du village sont devenues locataires. Nous, qui sommes les propriétaires des terrains, n’avons plus de terrains ni de maisons. Beaucoup ont perdu leur maison et, lors de nos recherches, nous avons appris que c’est la construction de LCT qui a amplifié l’érosion côtière », a confié Togbui Agbavi Koulahanawo Koffi III, chef du village Kossi Agbavi et trésorier du collectif.

Face à ce constat, le collectif affirme avoir entrepris des démarches envers LCT afin de discuter et de trouver ensemble des solutions. « Nous nous sommes rendus chez LCT, mais les responsables ne nous ont pas reçus, ce qui nous a poussés à déposer une plainte auprès du CAO contre LCT », a souligné Togbui Agbavi Koulahanawo Koffi III.

Par ailleurs, le collectif a indiqué que les différents rapports des mécanismes de plainte du CAO et d’autres, tels que l’ICM des banques FMO-DEG, ont unanimement confirmé que les travaux de construction de la LCT n’ont pas respecté les normes environnementales et sociales. Ils ont demandé à LCT de prendre des mesures correctives, mais jusqu’à présent, rien n’a été fait en ce sens.

« Depuis 2016, le CAO, mécanisme de plainte de la SFI (Société Financière Internationale), a demandé à LCT de réaliser une étude sur les causes de l’érosion côtière. En 2019, un groupe d’experts universitaires composé des professeurs ADJAHO, Mme HOEDAKOR et d’autres a effectué ce travail et a remis le rapport à LCT. LCT n’étant pas d’accord avec les conclusions de ce rapport, a commandité une autre étude en 2022. Dans le rapport de suivi du CAO, il est demandé à la SFI que son client, LCT, publie le rapport de l’étude 2022, ainsi que l’étude du professeur ADJAHO. Depuis deux ans, le rapport de 2022 n’a toujours pas été publié », a déclaré le collectif.

A travers cette sortie médiatique, le collectif des personnes victimes de l’érosion côtière demande à LCT de rendre public les deux rapports. « Notre demande aujourd’hui est que les deux études d’impacts soient publiées, et à ce moment-là, nous saurons qui dit la vérité dans cette histoire. Nous demandons également à LCT de dédommager les gens qui ont perdu leurs maisons, leurs champs, leurs sources de revenus. Nous sommes tous des Togolais, nous pouvons nous asseoir et discuter », a martelé Togbui Agbavi Koulahanawo Koffi III.

Par la même occasion, le collectif informe l’opinion que « dans les jours à venir, le porte-parole du collectif, actuellement à washington va commencer une grève de la faim. Il sera suivi par certains chefs si rien n’est fait après une semaine ».

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